Commémoration : Libération de
Saint-Leu
Mardi 31 août 2021
> 17h45
Cour de la Mairie
Verre de la citoyenneté
Eté 1944
Saint Leu-d'Esserent
dans la tourmente
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In English
Entre le 17 mars et le 31 août 1944, la ville de Saint-Leu-d’Esserent fut l’objet d'un nombre important de bombardements et mitraillages (selon certaines sources, il en est fait mention de 18) de la part de la 8th US Army Air Force, de la 9th US Army Air Force et de la Royal Air Force.
Les cibles visées étaient la gare de triage du Petit-Thérain, la ligne ferroviaire Creil-Pontoise, le port fluvial, le pont de Laversines, l’écluse, les batteries de la D.C.A allemande et les carrières souterraines qui abritaient les V1.
Petit-Thérain : bombardement du 28 mars 1944 vers midi par la 9th USAAF (source NARA)
Les attaques sur le sud de l'Angleterre par les bombes volantes V1, sont des nuisances réelles pour le peuple.
Steve Darlow, dans son livre "Sledgehammers for Tintacks", donne les chiffres suivants concernant les pertes dues aux V1 :
6 184 civils tués, 17 981 sérieusement blessés, 23 000 maisons détruites et des centaines de milliers endommagées.
La campagne de bombardement, débutée en 1943 (opération CROSSBOW) contre les rampes de lancement, a retardé et a réduit le nombre de tirs de V1 mais ne les a pas annihilés.
Photo de reconnaissance aérienne datant du 13 juin 1944
Le 29 juin 1944, le dépôt de St-Leu (code LEOPOLD) devient une cible prioritaire pour le Bomber Command afin de détruire la source d'alimentation des rampes de lancement (2 autres dépôts sont visés : Nucourt (code NORDPOL), dans le Val d'Oise, et Rilly-la-Montagne (code RICHARD), dans la Marne.
Les raids menés sur St-Leu et St-Maximin par la RAF, entraîneront des pertes considérables parmi les équipages de bombardiers :
54 quadrimoteurs détruits, 264 aviateurs tués, 45 sont faits prisonniers et 62 sont recueillis dans l'Oise et les départements limitrophes.
Squadron 50 de la Royal Air Force : embarquement pour une mission de nuit
Le premier raid de la Royal Air Force a lieu sur Saint-Leu en fin de journée le mardi 4 juillet 1944.
17 Lancasters, 1 Mosquito et 1 Mustang du célèbre 617 Squadron surnommé les "Dambusters" ("Briseurs de barrages") larguent 11 bombesTallboy. La poussière et la fumée générées par les terribles déflagrations empêchent le largage des 6 autres bombes géantes. Aucun avion n’est perdu.
Le deuxième raid est la suite immédiate du premier, il se déroule dans la nuit du 4 au 5 juillet 1944.
231 Lancasters et 15 Mosquitos du 5e Groupe de la RAF larguent environ 1 157 tonnes de bombes explosives et 5 tonnes de bombes incendiaires en 3 vagues entre 01h31 et 01h45 (heure anglaise). Le bombardement est signalé comme étant précis par la RAF. La commune de Saint-Maximin, bien que non visée, fût durement touchée. 13 Lancasters ne rentrent pas en Angleterre. La RAF déplore 77 tués.
Un rapport allemand intercepté par les Britanniques le 5 juillet indique que l'entrée de la carrière n'est pas touchée, la route d'accès et la voie de chemin de fer sont détruites, néanmoins réparables en 24 heures. Les pertes humaines s'élèvent à 5 hommes du dépôt portés disparus. Pour les servants de la Flak (D.C.A.), on dénombre 5 tués, 6 blessés ainsi que 6 à 7 disparus.
Le troisième raid a lieu, toujours sur Saint-Leu, dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 juillet 1944.
208 Lancasters et 13 Mosquitos du 5e Groupe bombardent entre 01h16 et 01h30 (heure anglaise), se délestant, en 3 vagues venant par le sud-ouest, de 1 121 tonnes de bombes explosives et de 4 tonnes de bombes incendiaires. 32 avions sont perdus. C’est le bombardement le plus meurtrier pour les habitants de la ville. 10 personnes vont perdre la vie. De son côté, la RAF déplore 142 tués et 30 prisonniers mais 47 hommes seront sauvés par des particuliers et la Résistance.
Objectif : les carrières abritant les V1
A gauche : l'entrée de la carrière du Couvent
A droite : vue au dessus de la carrière du Couvent
(photos prises en septembre 1944)